De nombreuses femmes tombent enceinte involontairement et font une interruption volontaire de grossesse notamment depuis l'adoption de la loi Veil. En France, le nombre d'IVG se maintient à un niveau élevé, avec une grossesse sur quatre qui n'est pas menée à son terme. Une proportion en hausse et dont les raisons, multiples, adaptées à la fois de considérations sanitaires, économiques et psychologiques.
Quelques chiffres
D'après la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques , la France enregistre 222 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG), ce qui représente une baisse d'environ 4 % par rapport à 2019. L' une des raisons principales est la pandémie de Covid-19 et les mesures qui ont été mises en place pour limiter la propagation ont eu pour conséquence les rapports sexuels et la procréation durant le premier confinement, entraînant la diminution des naissances survenues en 2020, et aussi celle des IVG. En France le taux de recours diminue. Il est de 14,9 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2020, contre 15,6 ‰ en 2019. En revanche, il est quasiment stable d ans les départements et régions d'outre-mer (DROM), : 28,4 ‰ en 2020, contre 28,5 ‰ en 2019.
On note également en 2020 une baisse importante du nombre d' interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisées dans les établissements de santé (154 000 contre 170 000 en 2019), contrairement aux IVG médicamenteuses hors établissement qui quand à elles ont augmenté au même rythme que les années précédentes (67 800 contre 62 000 en 2019). 72 % du total des interruptions volontaires de grossesse sont médicamenteuses, qu'elles soient réalisées en établissement ou non.
Les raisons des interruptions involontaires de grossesse
D'après Annick VILAN dans Revue française des affaires sociales , pour les femmes âgées entre 25 et 34 ans, le motif principal tient à la taille de la famille suffisamment suffisante. Pour les plus âgés, opter pour l'avortement correspond aux situations où la maternité n'est pas jugée compatible avec la carrière professionnelle ou lorsque le couple est instable.
Problème de contraception
Nous nous sommes rendus compte qu'une bonne partie des jeunes femmes ayant recours à une interruption volontaire de grossesse avait un mauvais accès à la contraception ou prenait une contraception inadaptée. On remarque néanmoins une nette baisse des taux de recours chez les femmes de 15 à 19 ans, alors que la demande augmente chez les plus de 25 ans.
La précarité
La précarité est également une des raisons qui favorisent l'interruption involontaire de grossesse. Des questions qui reviennent souvent "je ne travaille pas, je ne pourrais pas le nourrir", "mon salaire n'est pas suffisant comment vais-je faire pour l'élever ?" "je ne peux pas arrêter mon travail pour la grossesse", "je n'ai pas de logement" etc. Il y a également une précarité affective, le manque de soutien du conjoint qui pèse dans le choix de la future maman "mon mari 'en veut pas il va me quitter si je le garde".
Des facteurs sociaux
D'après la célèbre sociologue Magali Mazuy, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined), l'interruption involontaire de grossesse dite IVG des femmes plus précaires peut en effet se comprendre par des facteurs sociaux : notamment des parcours de vie mouvementés, une interruption précoce du système scolaire, des périodes d’instabilité professionnelle entre chômage et emploi, des vies familiales et conjugales débutant plus tôt avec de grosses responsabilité et incitant parfois à limiter les grossesses, ou encore un éloignement plus notable du système de santé.
Les procédures pour l'interruption volontaire de grossesse (IVG)
D'après Ameli, en France, toute femme, majeure ou mineure, peut choisir d'e faire appel à une interruption volontaire de grossesse (IVG ou avortement). Le délai légal maximal pour la réalisation de l'interruption volontaire de grossesse dépend de la méthode utilisée : médicamenteuse ou instrumentale.
- Concernant l’IVG médicamenteuse: il est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse soit 9 semaines après le début des dernières règles, que l'IVG médicamenteuse soit pratiquée en établissement de santé ou en ville (hors hôpital).
- Pour l’IVG instrumentale (par dilatation du col et aspiration du contenu de l'utérus) peut être réalisée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles.
Pour vérifier l’âge de la grossesse, une datation est effectuée avant l’IVG, le plus souvent par l'interrogatoire et l'examen clinique ou, si besoin, au moyen d’une échographie.
L’IVG fait partie des exceptions au parcours de soins coordonnés, c’est-à-dire qu’il est possible pour la jeune femme, de consulter un médecin autre que son médecin traitant. Par ailleurs, l’accès à un gynécologue est libre. Il est donc inutile d’aller voir son médecin traitant avant une consultation.
L'IVG est-il le seul moyen de se préserver des grossesses non prévues?
L'école est à votre disposition pour en parler au cours des modules de la formation.